Si vous préparez un dossier de financement pour reprendre une entreprise, vous allez rapidement entendre parler du DSCR. Ce ratio est devenu l’indicateur de référence des banques pour évaluer la solidité d’un projet de reprise.
Comprendre le DSCR, savoir le calculer et l’optimiser peut faire la différence entre un dossier accepté et un refus bancaire.
Qu’est-ce que le DSCR ?
Le DSCR (Debt Service Coverage Ratio) mesure la capacité d’une entreprise à rembourser sa dette. En français, on parle parfois de “ratio de couverture de la dette”.
Définition simple : Le DSCR compare ce que l’entreprise peut rembourser chaque année (sa capacité de remboursement) avec ce qu’elle doit effectivement rembourser (l’annuité de dette).
Un DSCR de 1,5 signifie que l’entreprise génère 1,5 fois ce qu’elle doit rembourser. C’est une marge de sécurité confortable.
Comment calculer le DSCR ?
La formule est simple :
DSCR = Capacité de remboursement / Annuité de dette
Étape 1 : Calculer la capacité de remboursement
La capacité de remboursement correspond à l’argent disponible chaque année pour rembourser la dette. On la calcule ainsi :
Capacité de remboursement = EBITDA – Charges incompressibles – Rémunération dirigeant
Exemple :
- EBITDA : 100 000 €
- Charges incompressibles (loyer, assurances, etc.) : 20 000 €
- Rémunération dirigeant : 35 000 €
- Capacité de remboursement = 100 000 – 20 000 – 35 000 = 45 000 €
Étape 2 : Calculer l’annuité de dette
L’annuité de dette est la somme que vous devez rembourser chaque année (capital + intérêts).
Exemple : Vous empruntez 250 000 € sur 7 ans à 4%.
- Annuité = environ 42 000 € par an
Étape 3 : Calculer le DSCR
DSCR = 45 000 / 42 000 = 1,07
Dans cet exemple, le DSCR est de 1,07. C’est limite pour une banque.
Bon DSCR vs mauvais DSCR : les seuils à connaître
| DSCR | Interprétation | Décision banque |
|---|---|---|
| ≥ 1,5 | Excellent | Acceptation quasi certaine |
| 1,3 – 1,5 | Très bon | Dossier solide |
| 1,2 – 1,3 | Acceptable | Possible avec garanties |
| 1,1 – 1,2 | Limite | Risqué, refus probable |
| < 1,1 | Insuffisant | Refus quasi certain |
Règle générale : Les banques exigent un DSCR minimum de 1,2 à 1,3 pour financer une reprise d’entreprise. En dessous, le risque de défaut est jugé trop élevé.
Pourquoi les banques adorent le DSCR
Le DSCR est devenu l’indicateur préféré des banques pour plusieurs raisons :
1. Il est objectif
Contrairement à des critères subjectifs (expérience du repreneur, potentiel du marché), le DSCR repose sur des chiffres vérifiables.
2. Il mesure le risque réel
Un DSCR faible signifie que l’entreprise a peu de marge pour absorber un imprévu (baisse de CA, hausse des charges). La banque prend donc un risque élevé.
3. Il est facile à comparer
La banque peut comparer votre DSCR à celui d’autres dossiers de reprise. Un DSCR de 1,4 vous place dans le haut du panier.
4. Il intègre la rémunération du dirigeant
Contrairement à d’autres ratios, le DSCR tient compte du fait que vous devez vivre. C’est une vision réaliste du projet.
Exemple chiffré complet
Contexte : Vous souhaitez reprendre une entreprise de services au prix de 400 000 €.
Données financières :
- EBITDA actuel : 120 000 €
- Charges fixes incompressibles : 25 000 €
- Rémunération dirigeant souhaitée : 40 000 €
- Apport personnel : 100 000 €
- Emprunt : 300 000 € sur 7 ans à 4,5%
Calculs :
- Annuité de dette : 51 000 € par an
- Capacité de remboursement : 120 000 – 25 000 – 40 000 = 55 000 €
- DSCR = 55 000 / 51 000 = 1,08
Analyse : Avec un DSCR de 1,08, ce projet est trop juste. La banque va probablement refuser ou demander des garanties supplémentaires.
Solutions possibles :
- Négocier le prix à 350 000 € → DSCR passe à 1,25
- Augmenter l’apport à 150 000 € → DSCR passe à 1,32
- Réduire temporairement la rémunération dirigeant à 30 000 € → DSCR passe à 1,27
Comment améliorer votre DSCR avant un rendez-vous bancaire
Levier 1 : Négocier le prix d’acquisition
Une baisse de 10% du prix réduit l’annuité de dette et améliore mécaniquement le DSCR. C’est le levier le plus efficace.
Levier 2 : Augmenter votre apport personnel
Plus vous apportez de fonds propres, moins vous empruntez, et meilleur est votre DSCR. Visez 25 à 30% d’apport si possible.
Levier 3 : Allonger la durée de remboursement
Passer de 5 à 7 ans réduit l’annuité annuelle. Attention : vous paierez plus d’intérêts au total.
Levier 4 : Optimiser les charges
Identifiez dès maintenant les charges compressibles (abonnements inutiles, contrats renégociables). Chaque euro économisé améliore votre capacité de remboursement.
Levier 5 : Sécuriser le chiffre d’affaires
Si vous pouvez démontrer à la banque que le CA va augmenter de 5% grâce à vos actions (nouveau commercial, diversification), l’EBITDA suivra et le DSCR s’améliorera.
Conclusion : le DSCR est votre meilleur allié
Le DSCR n’est pas qu’un ratio théorique. C’est l’indicateur qui détermine si votre projet de reprise sera financé ou non.
Avant de présenter votre dossier à une banque, calculez votre DSCR. S’il est inférieur à 1,2, retravaillez votre montage financier. S’il est supérieur à 1,3, vous avez de bonnes chances d’obtenir votre financement.
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