← Retour aux actualités
Uncategorized

Comment analyser la viabilité d’une entreprise avant de la reprendre ?

Reprendre une entreprise représente un investissement majeur, souvent financé par endettement. Avant de signer, il est essentiel d’évaluer objectivement la viabilité du projet pour éviter les mauvaises surprises et rassurer vos partenaires financiers.

Les 4 indicateurs clés à analyser

1. L’EBITDA (Excédent Brut d’Exploitation)

L’EBITDA mesure la rentabilité opérationnelle de l’entreprise avant prise en compte des amortissements, des intérêts et des impôts. C’est le premier indicateur que regardent les banques et les investisseurs.

Pourquoi c’est important : Un EBITDA positif et stable indique que l’entreprise génère de la trésorerie de manière récurrente. Un EBITDA négatif ou en baisse doit vous alerter.

Bon réflexe : Analysez l’EBITDA sur les 3 dernières années pour identifier les tendances. Un EBITDA de 100 000 € sur un CA de 1 M€ est un bon signe (10% de marge).

2. Le DSCR (Debt Service Coverage Ratio)

Le DSCR mesure la capacité de l’entreprise à rembourser sa dette. Il se calcule en divisant la capacité de remboursement par l’annuité de dette.

Seuils à retenir :

  • DSCR ≥ 1,3 : Situation confortable, banque rassurée
  • DSCR entre 1,1 et 1,3 : Situation acceptable mais vigilance requise
  • DSCR < 1,1 : Situation tendue, financement difficile

Les banques exigent généralement un DSCR minimum de 1,2 à 1,3 pour accorder un prêt de reprise.

3. La trésorerie résiduelle

Après avoir remboursé la dette et rémunéré le dirigeant, combien reste-t-il dans les caisses ? Cette trésorerie résiduelle est votre marge de sécurité.

Règle pratique : Visez au minimum 3 mois de charges fixes en trésorerie résiduelle. Moins de 1 mois expose l’entreprise à un risque de défaillance au moindre imprévu.

4. Le revenu disponible du dirigeant

Souvent oublié dans les calculs, le revenu du dirigeant repreneur est pourtant essentiel. Vous devez pouvoir vivre décemment tout en remboursant la dette.

Question clé : Après remboursement de la dette, l’entreprise peut-elle vous verser un salaire suffisant (minimum 30 000 à 40 000 € net/an) ? Si non, le projet n’est pas viable personnellement.

Les erreurs les plus fréquentes

Erreur n°1 : Se fier uniquement au chiffre d’affaires

Un CA élevé ne garantit pas la rentabilité. Une entreprise peut faire 2 M€ de CA et perdre de l’argent si ses charges sont mal maîtrisées.

Erreur n°2 : Négliger la dette existante

L’entreprise a peut-être déjà des crédits en cours. Ces dettes s’ajoutent à votre propre financement d’acquisition et pèsent sur le DSCR.

Erreur n°3 : Oublier les investissements futurs

Si l’outil de production nécessite 50 000 € de travaux dans 6 mois, cette dépense doit être intégrée dans votre analyse de viabilité.

Erreur n°4 : Sous-estimer votre propre rémunération

Beaucoup de repreneurs se disent “je me paierai plus tard”. C’est une erreur. Si le projet ne peut pas vous rémunérer dès le départ, c’est un signal d’alarme.

Ce que regarde vraiment une banque

Lors d’un dossier de financement de reprise, la banque analyse :

  1. Le DSCR : C’est le critère n°1. En dessous de 1,2, le dossier sera refusé.
  2. La stabilité de l’EBITDA : Une rentabilité en dents de scie inquiète.
  3. Votre apport personnel : Généralement 20 à 30% du prix d’acquisition.
  4. Votre expérience : Avez-vous déjà managé une équipe ? Connaissez-vous le secteur ?
  5. La cohérence du projet : Le prix payé est-il justifié ? Les prévisions sont-elles réalistes ?

Un dossier bien préparé avec des indicateurs solides multiplie vos chances d’obtenir un financement.

Exemple concret de lecture de score

Cas pratique : Vous envisagez de reprendre une PME au prix de 300 000 €.

  • EBITDA : 80 000 €
  • Financement : 240 000 € sur 7 ans à 4%
  • Annuité de dette : 40 000 €
  • Capacité de remboursement : 55 000 € (EBITDA – charges fixes incompressibles)
  • DSCR : 55 000 / 40 000 = 1,37

Analyse : Avec un DSCR de 1,37, ce projet est viable. La banque sera rassurée. Il reste 15 000 € de marge après remboursement, ce qui permet de se rémunérer modestement ou de constituer une trésorerie de sécurité.

Si le prix d’acquisition était de 400 000 €, l’annuité monterait à 53 000 €, donnant un DSCR de 1,04. Le projet deviendrait alors trop risqué.

Conclusion : ne signez pas sans avoir simulé

Analyser la viabilité d’une reprise demande de croiser plusieurs indicateurs financiers. Un bon score global (supérieur à 70/100) indique que le projet tient la route du point de vue de la banque, de l’investisseur et du repreneur.

Avant de vous engager, prenez le temps de faire une simulation complète. Cela vous permettra d’identifier les points faibles, de négocier le prix si nécessaire, et d’arriver préparé devant votre banquier.

→ Tester gratuitement la viabilité de votre projet de reprise

Simulation gratuite, résultats instantanés, aucune carte bancaire requise.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *